Et dans l’éternité je ne m’ennuierai pas : souvenirs

VEYNE Paul

À quatre-vingt-quatre ans, un spécialiste de l’Antiquité romaine relate son enfance provençale, la guerre, ses multiples passions dont celle, précoce, pour l’archéologie. Il a eu une existence bien remplie : écolier brillant devenu normalien, latiniste, avide de connaissances en art, poésie, langues, économie…. mais aussi communiste, alpiniste, amoureux des femmes ! Il s’enthousiasme autant pour la haute montagne que pour l’Italie ou la littérature. Communiste sans y croire car réaliste, il soutient les indépendantistes algériens tout en évitant la politique. Sa vie sentimentale complexe (il a eu trois compagnes) est ponctuée de sombres drames personnels. Esprit libre, original dans ses conceptions historiques (Quand notre monde est devenu chrétien (312-394), NB juin 2007), cet intellectuel incontournable, professeur honoraire au Collège de France, raconte ici l’évolution contemporaine autant que sa vision du monde. Même dans ses explications un peu alambiquées sur son adhésion au communisme ou dans sa relation d’épisodes familiaux tragiques (euthanasie, suicides), le récit reste vivant, sincère, souvent teinté d’une légère autodérision, comme dans les situations cocasses et savoureuses de son ménage à trois. Fascinant par la variété et la qualité de son incroyable culture, modeste et percutant, l’homme est une personnalité hors norme qui tranche sur la moyenne de son époque.