Escort boys

Clarissa, riche héritière oisive, adore faire les boutiques avec son “Petit boy”, son fils adoré, pour qu’il l’aide à bien choisir ses achats, aller avec lui au cinéma et rendre des visites… Manolito l’accompagne en lui tenant la main, il ne sait rien lui refuser. Adoré, il l’est aussi par les six grandes amies de sa mère, toutes préoccupées de réussite professionnelle et sans enfant. Après la mort de Clarissa, elles sont prêtes à être « les bonnes fées » du gentil et beau jeune homme, l’utilisant comme chevalier servant selon leurs besoins variés, et le remerciant généreusement en monnaie sonnante et trébuchante. Grâce à une écriture fluide et légère, de courts chapitres rondement menés et une imagination débordante, Anne Bragance (Une affection de longue durée, NB juillet-août 2011) aide à supporter l’étalage des lubies imprévisibles de ces pauvres vieilles dames riches qui tentent en vain de se justifier. Elles sont parfois attendrissantes, souvent pitoyables et à la limite du mauvais goût. Le thème de l’escort boy et de ses compagnes âgées aurait pu retenir l’intérêt. Mais factuel et anecdotique, malgré quelques interrogations, l’ouvrage reste à la surface des caractères et des événements. Peu fouillé, ce roman déçoit.