Encore cinq minutes María

RAMOS Pablo

Dans une chambre sans fenêtres, auprès de « cet homme » lourdement endormi, María, entre veille et réveil, repense son existence. Jeune épousée dans l’Argentine de Perón, elle a été cloîtrée par son mari dans la maison familiale de la banlieue de Buenos Aires. Là sont nés quatre enfants – complicité et tendresse la lient à son fils aîné –, là elle a vécu un quotidien difficile fait de heurts conjugaux, de courtes révoltes, de brèves échappées. Ses souvenirs d’une enfance joyeuse, une parentèle fidèle l’ont aidée à supporter sa solitude. Elle a soixante ans maintenant et voudrait comprendre : l’amour fut-il une réalité dans leur couple, comment s’est-il manifesté, comment vivre sans « cet homme » ? Un monologue pesant aux rares chapitres dit les frustrations d’une existence sacrifiée. Sur le thème de l’enfermement, le roman décrit la souffrance enracinée d’une héroïne qui en fait sa raison de survivre, oscillant entre haine et amour. Malgré la finesse d’analyse du sentiment amoureux par une femme incomprise, l’auteur de Origine de la tristesse (NB juin 2008), laisse le lecteur indifférent devant tant de déréliction et de noirceur…