Émile l’Africain

BRAMI Émile

Dans ce très court petit livre, Émile Brami dresse de lui-même, et sans se cacher sous une identité d’emprunt, un autoportrait plus noir encore qu’à son habitude. Sa palette sombre oscille entre acidité et complaisance, son trait appuyé, entre authenticité et procédé. Il ne réussit à éveiller ni compassion ni aversion réelles. Mais tout de même assez d’intérêt pour suivre sa fascination teintée de dérision pour les sans domicile fixe du macadam parisien. Ce patchwork de sentiments bigarrés, contradictoires – sensualité, peurs, défenses, projections, connivences, réminiscences enfantines mal relues – colore, malgré lui, la noirceur du personnage affichée au départ.