Elsa mon amour

GREGGIO Simonetta

Elsa Morante, fille naturelle d’une enseignante juive, reconnue par son beau-pĂšre, naĂźt Ă  Rome en 1912. Elle y meurt en 1985. PossĂ©dĂ©e par l’écriture, elle publie des rĂ©cits dĂšs l’Ăąge de treize ans. À dix-huit ans, elle dĂ©cide de vivre de sa plume : piges, articles, nouvelles
 longues vaches maigres
 En 1941, son mariage avec Alberto Moravia, auteur encensĂ©, lui ouvre une vie matĂ©rielle plus facile. Des prix (dont le prestigieux « Strega ») couronnent ses premiers romans. Enfin, La Storia, best-seller international, portĂ© Ă  l’écran par Comencini, en fait une figure incontournable de l’intelligentsia italienne.    FascinĂ©e par la personnalitĂ© et l’itinĂ©raire d’Elsa, Simonetta Greggio (Black Messie, NB juillet-aoĂ»t 2016) la squatte, tĂȘte et coeur, et lui prĂȘte audacieusement ses mots. Et elle conte, Ă  la premiĂšre personne, quelques bords et dĂ©bords de la femme, boudeuse, Ă©ruptive, indĂ©pendante, soumise, tactile, amoureuse, et surtout affamĂ©e d’écriture. Un pari risquant l’amalgame, mais servi par une langue acĂ©rĂ©e, allusive et sensible. Ni biographie, ni autobiographie, pas tout Ă  fait roman, ce livre est un recueil de fragments et d’éclats. De faits et d’états, de rendez-vous, de lieux, de portraits, de parfums, d’atmosphĂšres et de citations. On croise Pasolini ou Visconti, la Callas ou Leonor Fini. Mais on rencontre Elsa Morante.