J.-B. Pontalis, philosophe, psychanalyste, écrivain au talent subtil, est parvenu à l’âge où l’on se retourne plus volontiers sur son passé. Après Frère du précédent (NB mai 2006), histoire de sa fratrie, il parle d’Elles, les femmes de sa vie. Femmes imaginaires, échappées de films, de tableaux ou de livres… Femmes réelles qui, plus ou moins longtemps, l’ont accompagné d’une présence inoubliable, petites filles ou passantes, amantes ou compagnes… D’autres encore, devinées à travers les confidences des amis, leurs parcours amoureux… Et sa mère, bien sûr, morte à quatre-vingt-quinze ans… Toutes lui demeurent insaisissables. Tentant de surprendre le mystère de leur féminité, les esquisses se succèdent ; elles ne laissent aux plis de la mémoire qu’un pollen irisé, léger ou capiteux, enveloppant de ses nuages les souvenirs des amours mortes et des passions éteintes. Plus que les séparations, abandons, ruptures, renoncements, qui concluent souvent ces portraits rapides, est-ce la perspective de quitter bientôt une quête inachevable qui teinte ces pages de mélancolie ? Une tentative de “happy end” ne dissipe pas leur atmosphère d’automne.
Elles
PONTALIS J.-B.