Devine ce que j’ai trouvé au Bois des Dragons ?

KNAPMAN Timothy, MILLWARD Gwen

Désamorcer la peur de l’autre, de l’étrange, de l’étranger par le rire, voilà le projet de cet album au format à l’italienne dont la couverture, savamment découpée, fait découvrir un gamin rose et blond, image même de la candeur, avec un faux air du Petit Prince. Pour le dragonneau qui a osé s’aventurer jusqu’au lointain Bois des Dragons, c’est lui le monstre. Pensez donc : il n’a pas d’ailes, ni d’écailles ou de queue. Il ne souffle pas de feu mais fait couler de l’eau de ses yeux ! Et pourtant cet étonnant bipède remporte un franc succès en initiant la gent dragonnesque au football, un jeu aux règles difficiles : défense de voler ou de carboniser les buts ! L’image joue de bout en bout de son opposition au texte, jusqu’au final où le dragonneau ramène son copain chez les Benjamin (devenu le terme générique pour humain). Il s’extasie sur leur ville, une cité aux tours densément serrées, et sur l’accueil qu’on lui réserve : « boites rouges qui font pin-pon et oiseaux chouf-chouf ». Parallèlement les trognes des dragons, leurs couleurs acidulées et leurs mimiques en font des monstres rigolos et humains, jusque dans leur curiosité et leur appétit (de savoir ?). 5 ans.