Dernier Désir

BORDAÇARRE Olivier

Mina et Jonathan Martin ont quitté Paris, le travail stressant et la société de consommation futile, pour s’installer avec leur fils au bord d’un canal berrichon désaffecté, dans une vieille maison d’éclusier qu’ils ont rénovée patiemment. Cette vie tranquille, reposant sur de vraies valeurs, est perturbée par l’arrivée d’un voisin, Wladimir Martin, charmant et très riche, qui s’insinue dans l’existence de Jonathan, s’applique insidieusement à la copier, en mieux. À force de charme et de cadeaux, il séduit le jeune garçon et, surtout, Mina. Le nouveau roman d’Olivier Bordaçarre (Géométrie variable, NB février 2006) explore un thème assez classique, celui de l’intrusion d’un être malfaisant dans un univers paisible, le serpent dans le paradis. La similitude des prénoms rappelle Dracula. L’auteur décrit avec justesse la mécanique implacable de la manipulation, les progrès de la corruption de l’innocence par l’argent. Il s’interroge sur les illusions du retour à la nature, met en évidence les failles du couple, les frustrations des personnages et leur vulnérabilité parfois jusqu’à la folie… Ce roman, à l’écriture soignée, instille un état de malaise jusqu’à l’ultime rebondissement inattendu et fort.