Depuis la terre, regarder les naufrages

LABRUNE Jeanne

Elias, un musicien quinquagĂ©naire, assiste, sans grande Ă©motion, Ă  une noyade en Bretagne. Les secours ne peuvent sauver le nageur trop tĂ©mĂ©raire. Ce drame va changer sa vie. LĂ©a, pas farouche avec les hommes, solitaire et libre, gĂšre une librairie avant de quitter le FinistĂšre pour retourner Ă  BarbĂšs. Matthieu, Ă©nigmatique sans abri, marginal et un peu medium, fait le lien entre Elias et LĂ©a, entre la Bretagne et Paris
  Le deuxiĂšme roman de Jeanne Labrune, cinĂ©aste reconvertie dans la littĂ©rature (Visions de BarbĂšs, NB septembre 2014), est dĂ©routant, parsemĂ© de multiples rĂ©fĂ©rences artistiques et scientifiques. L’abondance des thĂšmes, la complexitĂ© de la construction, les digressions continuelles finissent par lasser le lecteur qui peine Ă  trouver un sens dans l’enchevĂȘtrement d’un rĂ©cit teintĂ© de mystĂšre. De trĂšs bons passages Ă  l’écriture riche (les paysages sauvages, la mer souvent trompeuse
) Ă©maillent ce roman qui veut sans doute Ă©voquer la complexitĂ© du destin des ces ĂȘtres blessĂ©s qui se croisent dans un jeu de coĂŻncidences et entremĂȘlent leurs vellĂ©itĂ©s de poursuite du bonheur. Roman ambitieux mais bien obscur malgrĂ© un fin heureuse. (M.Bi. et M.Bo.)