De rien

MONDE Geoffroy

À l’intĂ©rieur d’un Ă©lĂ©gant livre joliment reliĂ© de plus de 150 pages, se succĂšdent une quinzaine d’historiettes de quelques planches chacune. Les thĂšmes abordĂ©s n’ont d’autre lien qu’absurditĂ© et extravagance Ă  la maniĂšre des Marx Brothers. C’est d’abord un ange qui n’en est pas un et prĂ©dit la mort d’une fille lors d’un cocktail, puis un gangster qui, pour ne pas partager le butin, Ă©limine toute sa bande, et efface mĂȘme son reflet dans le miroir. Vient aussi le gĂ©nie de la lampe effarĂ© par les voeux farfelus de la jeunesse actuelle.  Les Ă©pisodes vont bon train, qui rĂ©ussissent Ă  dĂ©clencher de discrets sourires et mĂȘme parfois de francs rires comme cette magnifique nĂ©gociation (Ă  la Faust) entre le guitariste et le diable.  De rien semble vouloir, tout au long de ces pages, exprimer le choix de ne parler que de  « pas-grand-chose ».  Le langage utilisĂ© consiste essentiellement Ă  juxtaposer des dessins, issus d’une palette graphique et sans grandes modifications, oĂč les personnages dialoguent et tiennent des raisonnements qui mĂšnent automatiquement Ă  des chutes parfois drĂŽles, riches de fantaisie et d’imagination. Une bouffĂ©e d’air frais au pays de l’Absurdie. (Y.H. et P.P.)