De loin on dirait des mouches

FERRARI Kike

Buenos Aires. Le señor Machi, la quarantaine, est un parvenu de la pire espĂšce. PropriĂ©taire de l’Empire, une boĂźte frĂ©quentĂ©e par la riche bourgeoisie et la pĂšgre, il exploite, mĂ©prise, maltraite sa femme et son personnel. Au volant de sa BMW noire rutilante, portant costume Armani et cravate rouge en soie, il se pavane, cigare aux lĂšvres, Rolex au poignet. Jusqu’au jour oĂč, Ă  son insu, il circule avec un homme mort dans le coffre de sa voiture. Comment va-t-il s’en dĂ©barrasser ?  Premier roman traduit en français de Kike Ferrari, auteur apprĂ©ciĂ© en Argentine, ce rĂ©cit sous forme de road-movie n’a rien d’une promenade de plaisir. Le cadavre au visage mĂ©connaissable provoque la nausĂ©e du caĂŻd qui se laisse peu Ă  peu envahir par la panique. Il cherche frĂ©nĂ©tiquement un endroit oĂč abandonner le « colis » encombrant ; le pĂ©riple tourne Ă  la farce. Le ridicule s’abat sur l’anti-hĂ©ros antipathique et vulgaire dont le langage et les attitudes outrageusement grossiĂšres lassent rapidement. Quant au meurtrier et son mobile, ils restent mystĂ©rieux, d’autant plus que la chute laisse Ă  penser que le scĂ©nario risque de se rĂ©pĂ©ter. Reste la description rĂ©aliste du « milieu ». (M.-A.B. et M.S.-A.)