Danser au bord de l’abîme

DELACOURT Grégoire

Emmanuelle, bientôt quarante ans, mariée depuis des années, est heureuse avec son mari, Olivier, et leurs deux enfants. Mais un jour, croisant Alexandre dans un restaurant, c’est le coup de foudre réciproque. Balayant tous les scrupules, une pulsion irrépressible la pousse à « se jeter dans la gueule du loup ». Malgré le prix à payer, ils abandonnent tout pour vivre leur amour. Cependant le destin va les frapper. Emma, complètement perdue, trouve refuge dans le camping d’une ancienne prostituée au grand coeur, Mimi.   Comme La Chèvre de monsieur Seguin, citée tout au long du livre, Emma préfère quitter la sécurité d’une vie confortable pour satisfaire son désir. Un désir qui va « agrandir sa vie » : l’incandescence des sentiments, l’intensité de l’instant, le goût du vertige, plutôt que la durée de l’amour. Après Les quatre saisons de l’été (NB juillet-août 2015), Grégoire Delacourt parle de l’urgence de vivre, coûte que coûte, en livrant une version contemporaine de Madame Bovary. Le sujet, assez banal malgré quelques formules poétiques et de belles pages sur l’accompagnement d’un malade, n’est pas traité de manière très crédible et manque de force. (D.D. et M.S.-A.)