Dans les jardins du Malabar

En janvier 1659, Idris Maymoun Samataar Gulid, éternel voyageur qui cherche « la mesure de la Terre et de l’homme », débarque à nouveau sur la côte riche d’épices du Malabar (l’actuel Kerala). Marchand somalien, il est venu assister à la fête du Mamankam que le souverain Zamorin donne tous les douze ans. Il y découvre Kandavar, son fils de neuf ans, fruit d’une nuit torride qu’il eut avec la belle Kuttimalu. Le père et le fils partent faire un long voyage de Malabar à Ceylan jusqu’aux mines de diamants du royaume de Golconde… à la découverte d’eux-mêmes ?  Anita Nair (L’inconnue de Bangalore, NB juillet-août 2013) trace un portrait exotique détaillé de cette Inde du Sud, pays de royaumes guerriers et marchands imprégnés de l’influence portugaise et néerlandaise. Le Somalien à l’oeil d’or, héros principal d’une grande sagesse, indépendant, déconcerté par le régime des castes, soucieux de transmettre ses valeurs à son enfant durant ce voyage initiatique, convainc. Mais la densité de précisions documentaires, inégalement intéressantes, brouille parfois le cours d’une intrigue compliquée. C’est dommage, entre aventure, histoire, sociologie, amour et philosophie, le roman n’arrive pas à s’envoler. (A.M. et C.R.P.)