Cour des miracles

MEUNIER Henri, MARTIN Jean-François

Costume noir, chapeau melon, il parcourt, dans un terne anonymat, les ruelles de la Cour des Miracles et commente les Ă©tonnantes rencontres qu’il y fait : deux angelots congolais, un Ă©lĂ©phant vendeur de porcelaine, un cyclope catalan, une diseuse de bonne aventure
 Chacun prend la parole, interpelle l’étrange passant, plaide sa cause pour ĂȘtre reconnu, en dĂ©pit de l’apparence. Il les Ă©coute tous, sans dĂ©fiance ni a priori dĂ©nigrant.

Au cours de cette Ă©trange balade dans ce qui fut le lieu de rendez-vous emblĂ©matique des Ă©clopĂ©s, on croise des personnages connus, atypiques certes mais plus effrayants que dangereux et souvent pleins d’humour. Étranges, ils le sont tous, dans les images oĂč, sur fond de brique rouge sombre, leurs silhouettes noires, dĂ©formĂ©es par les ombres, sinon difformes, ont le caractĂšre inquiĂ©tant des MystĂšres de Paris. Le texte qu’elles illustrent, plaidoyer pour le respect, a les qualitĂ©s rythmiques d’une ballade ; il joue sur la richesse et la poĂ©sie de la langue pour faire entendre une chanson des mal-aimĂ©s, pleine d’empathie.