Coup-de-fouet.

BOUCHERON Bernard du

Le lecteur qui ignore le langage des veneurs se reportera aux trois pages de lexique in fine car ce roman vertigineux dĂ©bute par de folles scĂšnes de chasse Ă  courre auxquelles participe Waligny, jeune aristocrate dĂ©sargentĂ© mais plein de morgue et de fougue sur son cheval, non moins fougueux. On poursuit le cerf, on tue, on se jalouse, on se mĂ©prise. Et c’est un jeu cruel. Le piqueux surnommĂ© Coup-de-fouet, un homme du peuple qui tient tĂȘte aux bĂȘtes comme aux hommes, a la faveur de l®“Amazone”, fille du comte qui organise les chasses et que convoite Waligny. Mais il n’est aucunement question d’amour
 Lorsqu’est dĂ©clarĂ©e la guerre de 1914, les tueries d’un autre ordre reprennent de plus belle. Les deux hommes se retrouvent au combat, l’un sous les ordres de l’autre. Coup-de-fouet meurt. Madame de Waligny ne le pardonnera jamais Ă  son Ă©poux.

 

Violence des mots, violence des situations : l’auteur n’épargne pas le lecteur. Langage cru pour un monde cruel. Seul le son de la trompe Ă©voquant la forĂȘt Ă  la tombĂ©e du jour fait rĂȘver un court moment. L’adjectif “horrifiant” qualifiait le prĂ©cĂ©dent roman de Bernard du Boucheron, Court-serpent (NB octobre 2004, prix du roman de l’AcadĂ©mie française 2004). Nous dirons mĂȘme ici : magistralement horrifiant.