Corse, Été 42 (L’île des Justes)

PIATZSZEK Stéphane, ESPÉ

1942. Les juifs étrangers sont recherchés par Vichy. Un médecin marseillais organise la fuite de sa petite famille pour Israël via la Corse. Mais la police est déjà là ; son sacrifice permet la fuite de sa femme Suzanne et leur fils Sacha. Ils arrivent séparés en Corse, Suzanne menottes aux poings et Sacha caché par un village corse. Le préfet cherche à n’appliquer que la lettre des décrets de Vichy, et Suzanne arrive à s’échapper et survivre grâce à l’aide d’un curé rondouillard. Vont alors s’affronter un policier épouvantable, le préfet usé et humain, et surtout les Corses solidaires face à toute autorité. « L’époque est terrible, notre pays a été vaincu, l’espérance brisée, mais certains vont entretenir la flamme de l’espoir ». Ainsi parle un des protagonistes si bien dépeints. Le dessin est limpide, tous les personnages ont des têtes remarquables. Malgré un manichéisme classique dans ce type de récit, les auteurs arrivent à donner chair à certains personnages qui restent guidés plus par leur conscience que par le pouvoir ou le mal. Et les traditions corses, du maquis au machisme, forment une toile de fond originale pour cette tragédie. (Br.A. et A.D.)