Le jeune Vlad dessine, mais tombe progressivement en panne de rouge. Il ne peut terminer les toits des maisons, ni continuer le coloriage de certains Ă©lĂ©ments, dont un chien en laisse. Pour y remĂ©dier, il va chez le marchand de couleurs qui lui dĂ©cline les noms magiques de la palette chromatique, sans satisfaire sa demande. En suivant la riviĂšre MulticolorĂ©e, l’enfant apprivoise faune et flore au grĂ© de l’humeur du flot arc-en-ciel. GrĂące au chien invisible, qui rĂȘve d’exister, l’Ă©vidence s’impose : dessiner un pot de peinture sur lequel on Ă©crit « pot de peinture rouge ».  Le titre, brodĂ© tel un ruban de passementerie, annonce une illustration soignĂ©e. Le dessin est traitĂ© de maniĂšre naĂŻve pour crĂ©er ce monde imaginaire. Le rouge envahit la couverture; ça et lĂ des touches noires cernent d’un trait fin le personnage principal, ou ponctuent les vĂ©gĂ©taux. Une ligne vermillon hachurĂ©e s’estompe peu Ă peu avant de s’effacer. Le rouge disparu, le violet vire au mauve, le bleu se dilue avant d’atteindre les dĂ©gradĂ©s de verts. Puis on glisse vers les teintes plus chaudes, du jaune Ă l’orangĂ©, avant de retrouver la couleur dĂ©sirĂ©e. (M.-C.D.)
Conte lent en rouge
SUGAREV Edvin, POLLET Clémence
