Conquistadors

VUILLARD Éric

Francisco Pizarre est le pivot de cette Ă©popĂ©e sanglante, glorieuse autant que honteuse, qui transforme le petit bĂątard espagnol en vĂ©ritable empereur. Le rĂ©cit commence en 1531, quand le passĂ© du conquistador est dĂ©jĂ  riche, et lourd. Il ne recule dĂ©sormais devant rien pour s’approprier l’or des Incas. L’or c’est le soleil, le sang et la folie des dieux paĂŻens. Mais peut-ĂȘtre est-ce Dieu aussi ? Celui qu’on croit toucher et qu’on n’atteint jamais
 La conquĂȘte du PĂ©rou, le pillage systĂ©matique, la destruction de tout ce qui gĂȘne, les haines et les vengeances, les massacres souvent gratuits
 tel est le pain quotidien de ce roman.

 

Une Ă©criture Ă©blouissante, des images, des mĂ©taphores qui semblent naĂźtre pour la premiĂšre fois, des phrases qu’on relit pour ĂȘtre sĂ»r de ne rien en perdre… On se dit que l’auteur a pĂ©nĂ©trĂ© toutes les Ăąmes, qu’il a vĂ©cu des aventures qui arrachent l’homme Ă  sa simple condition. Sa maĂźtrise des faits historiques semble sans faille – et sans pĂ©danterie. Cependant, liĂ©s au sujet mĂȘme, des moments s’étirent : il faut franchir quelques passages difficiles, Ă  l’instar des hommes Ă©garĂ©s en terre inconnue, mais cela en vaut la peine.