Confessions des lieux disparus

MYFTIU Bessa

&&&&

 

Même la maison de Bessa Myftiu a de l’esprit. Depuis les multiples offenses infligées à son entourage, la maison a opté pour le suicide.

 

Bessa Myftiu raconte l’histoire de sa famille, de sa rue et de ses habitants dans l’Albanie communiste d’Enver Hodja. Son père, écrivain opposant au régime, est contraint de vendre des cigarettes au coin de la rue. Puisque la famille ne peut pas tomber plus bas, elle choisit la dérision et l’humour pour faire le portrait de son pays qu’elle égratigne sans lui enlever de sa beauté, qualité, à l’en croire, essentielle pour les Albanais. S’il n’y a qu’un parti, c’est celui de la gaieté qui lui permet, en des termes savoureux, de raconter les travers des uns, les bassesses des autres. On sent son amour des mots ; déjà enfant dans la chambre secrète, elle écrivait des poèmes qu’elle lisait à ses amies.

 

Par la qualité de son écriture, vivante et spirituelle, et le témoignage émouvant et drôle qu’elle fait sur son pays et sa famille, Bessa Myftiu révèle un vrai talent de conteuse.