Combien ?

KENNEDY Douglas

En 1990, Douglas Kennedy a trente-cinq ans. À l’heure du libéralisme triomphant et de la mondialisation des marchés financiers, il part autour du monde interviewer les plus représentatifs des fidèles et des victimes du dieu Argent : les traders. À New York ou à Londres, leur stress et leur inquiétude augmentent avec leurs bonus ; à Budapest, ils veulent s’enrichir en passant du socialisme à l’économie de marché ; à Singapour, leur réussite matérielle est garantie par une stricte discipline politique et sociale. Rien de changé depuis Balzac et le Père Goriot. C’est toujours l’argent qui fait tourner le monde. Ce livre n’est pas un thriller de Douglas Kennedy (Cet instant-là, NB novembre 2011). C’est un récit de voyage, un reportage, publié à Londres en 1991 bien avant que ne commence la brillante carrière du romancier. Sa plume est déjà habile à rendre vivantes une situation, une époque, et à donner de l’épaisseur aux personnages. Teinté d’humour, ce livre se lit très facilement. Mais en dépit d’un prologue écrit en 2011, l’état des lieux proposé date d’il y a plus de vingt ans…