Colimaçon

MOREAU Françoise

La ville de Mansuétude est érigée sur les restes d’un vaste pénitencier où, pendant de longues années des forçats ont assaini les marais environnants sous les fouets des gardiens. Sur le parvis de la cathédrale, construite autour du tombeau du moine qui réussit à libérer ces malheureux grâce au décret de Mansuétude, se tient un homme étrange qui semble vieux et fatigué. Engagé comme jardinier dans une maison d’hôtes, il dévoile peu à peu son histoire, symbolisée par le dessin d’une marelle en colimaçon sur lequel sautille chaque jour une petite fille. Ce volume clôt le cycle consacré à Mansuétude (ville totalement imaginée par l’auteur), mais il est certainement moins réussi que le précédent. L’histoire racontée est plus banale, on n’y retrouve pas l’humour sous-jacent de Un envol de pigeons écarlates (NB janvier 2010), et la symbolique semble artificiellement ajoutée. Les jugements philosophiques développés par Françoise Moreau sur notre civilisation et ses dérives sont toujours présentes, mais l’ensemble est moins léger et moins convaincant.