Coincé

JEFFERS Oliver

Le cerf-volant du petit garçon s’est coincé dans une branche d’arbre. Pour le récupérer, il lance sa chaussure… qui reste dans l’arbre, aussitôt suivie de la seconde. De fil en aiguille, l’enfant lance tout ce qui lui tombe sous la main, si l’on peut dire : son chat, une échelle, un pot de peinture, un canard, la maison des voisins, une baleine, un bateau… !  Tous restent coincés dans l’arbre. Alors il s’empare d’une scie…

 

L’humour de la démesure, du non-sens, est un registre qu’Oliver Jeffers développe à travers chacun de ses albums, entrant dans un imaginaire enfantin où la réalité des choses n’existe plus. Tout seuls au coeur d’un monde sans autre personnage, le héros enfant utilise les objets du quotidien pour répondre à une attente quasi surréaliste. La composition en images de tailles différentes donne du rythme à cette escalade malicieuse, et met en relief son incongruité, tandis que la quiétude des scènes, leur statisme, leur aspect enfantin un peu rigide, s’opposent au burlesque en le renforçant, jusqu’à le rendre plus évident encore dans la « chute », inattendue !