Ceux qui traversent la mer reviennent toujours à pied

VEITH Marine

La mère de Julien vient de mourir, il se retrouve seul, à la rue. Il a 18 ans. Il n’a plus rien à perdre ; il fait du stop, prêt à aller « Ailleurs », n’importe où. Ce sera avec Bardu, la soixantaine, personnage détonnant au volant d’une vieille Range Rover remplie de cannabis, puis à bord du Meursault, voilier avec lequel ils transportent la drogue d’un côté à l’autre de la Méditerranée. Julien et lui font désormais équipe. Sept années passent ainsi. Un jour au cours d’une escale, une jeune passagère clandestine congolaise, du nom prédestiné d’Exaucée, monte à bord… Et tout va changer !


Formidable de lire un si bon livre sur le thème douloureux et mille fois traité des migrants ! Le tragique et la farce s’y côtoient dans l’odyssée burlesque de ces deux hommes – sortes de Pieds Nickelés cabossés de la vie – obligés de faire face à mille périls en chaîne, causés involontairement par Exaucée, qui elle, n’a plus peur de rien après tout ce qu’elle a enduré et vécu. Face à elle, Julien et Bardu, habitués au ronron de leur petit business, deviennent presque fantoches et ont du mal à suivre ; pourtant cette expérience va les ouvrir à d’autres perspectives ! Un livre haletant, bien écrit et bien mené qu’on lit de bout en bout sans s’arrêter. (M.-T.D. et C.B.)