Ceux qui n’étaient rien (Les Damnés de la Commune ; 2)

MEYSSAN Raphaël

19 mars 1871. Dans Paris doublement assiégé, par les Versaillais et par les Prussiens, chacun se précipite vers l’Hôtel de Ville. Victorine ne fait pas exception au mouvement de la foule et la voilà au premier rang pour voir le comité central proclamer la Commune de Paris sous les hourras. Désormais, la rupture est consommée avec Versailles et le reste de la France. Tandis que le petit peuple parisien et les révolutionnaires professionnels se perdent dans un flot de parole, l’armée de Thiers prend place aux portes Ouest de Paris.    Récit fiévreux et engagé, les Damnés de la Commune est un récit à deux voix, celle de l’auteur qui commente et celle des journaux intimes et des quotidiens qui content le grand roman de la Commune de Paris. Les personnages principaux sont des prétextes, l’histoire n’a qu’un héros : le Peuple parisien, qu’une cause celle de l’épopée révolutionnaire. Servi par un dessin réaliste très réussi, tout en noir et blanc, directement inspiré des gravures à l’eau forte de l’époque, dont il reprend et le style et la forme, cet album mérite les efforts du lecteur. (A.R. et E.B.)