Cette vie mensongère.

MONTESANO Giuseppe

Le livre débute en farce burlesque, par le portrait de Cardano, artiste dépeint comme un empereur romain décadent. Nous sommes à Naples, Cardano a épousé la fille d’une grande famille napolitaine, les Negromonte. Entrepreneurs sans scrupules, ils ont pris possession de la ville. Leur but est de vendre Naples et la vie de ses habitants pour construire Eternaples et convertir ainsi la cité en un énorme parc d’attractions. Les Negromonte, potentats mafieux locaux, transforment tout : tout ce qui est beau et vrai devient obscène et source de gain. Ils s’expriment en dialecte napolitain et la pauvreté de leur langage contraste avec leurs airs de grands mécènes. On a là le portrait ironique d’une classe dirigeante sans dignité ni vergogne.

 

Le lecteur, pris entre hilarité et dégoût, est petit à petit asphyxié. On retrouve la même truculence de langage que Dans le corps de Naples (N.B. avr. 2002). Malgré la difficulté à suivre certains dialogues, on est impressionné par les thèmes ici traités, terriblement contemporains : la toute-puissance de l’argent ou la possibilité d’instrumentaliser quiconque.