Sans doute Verte, la bien nommée, ne voulait-elle pas se faire aussi grosse que le boeuf. C’eût été démesuré pour faire la coquette dans ses atours de lady et autres tenues inimitables contrastant joliment avec son flashy naturel. N’empêche que demoiselle grenouille trouvait ses cuisses un peu maigres. Aussi adopta-t-elle un régime efficace : mouches et moustiques à volonté, plus sports aquatiques en tous genres. Tant et si bien qu’un beau jour elle finit par décoller, et fit des rencontres pour le moins inédites, poétiques, originales et drôles.
Chacune de ces rencontres fait appel à la mémoire du lecteur : Cendrillon, le lapin d’Alice aux pays des merveilles, Pince-mi et Pince-moi et autres histoires que l’auteur avait aimées, quand elle était petite. Le titre de son livre d’ailleurs est un clin d’oeil direct à C’est moi le plus fort ! de Mario Ramos.
Un jeune enfant ne pourra pas lire cet album tout seul d’autant que le vocabulaire, très choisi, est loin d’être à sa portée. Quant aux illustrations de Bruno Robert tout en en rondeurs et détails rigolos, colorées et lumineuses, elles sont très réussies. Verte est carrément à croquer. Chaque image la pointe dans une situation très précise. Parfois en gros plan , parfois en plein mouvement, elle attire toujours le regard, impossible de la rater : c’est elle la plus verte !