Ces âmes chagrines

MIANO Léonora

Originaires d’Afrique subsaharienne, mais vivant l’un au Mboasu, l’autre dans l’Hexagone, Maxime et Antoine sont deux frères antinomiques. Bon, sage, bien inséré dans la société, Maxime assume un avenir rassurant à la banque. Antoine, révolté et narcissique, slalome entre mannequinat et séries télé. Il exprime son mal de vivre en humiliant ses semblables, avilissant sa mère à qui il reproche de l’avoir abandonné par manque d’amour. Un ultime retour au pays natal éclaire sa douloureuse histoire familiale et ses origines, lui désignant enfin sa vraie place.

 

D’une terre africaine fictive à un Hexagone à peine esquissé, les protagonistes recherchent leur identité, prétexte pour l’auteur d’une critique lucide et objective des maux dont souffrent leurs pays respectifs. Sans dialogues, la narration compacte au langage imagé, précis et sensible enchaîne des situations parfois mélodramatiques. Elles s’inscrivent dans l’épisode colonial jamais oublié (cf. Les aubes écarlates « Sankofa cry », N.B novembre 2009) et les conflits violents de toujours. L’auteur aime les caractères tranchés, les portraits contrastés qui nous accompagnent dans cette saga très romanesque du Continent Noir.