Cent millions d’années et un jour

ANDREA Jean-Baptiste

1954. Un petit village perdu à la frontière italienne. Stan, vieux garçon, paléontologue parisien proche de la retraite, prépare une expédition en montagne. On lui a raconté que jadis, un garçon avait rencontré un « dragon » dans la grotte glaciaire où il s’était abrité. Stan est sûr qu’il s’agit du squelette d’un brontosaure ou d’un apatosaure : sa dernière chance de faire la découverte du siècle ! En compagnie de son ancien élève Umberto, d’un jeune assistant et de Gio, guide local expérimenté, il entame la difficile ascension du glacier.  

Écrivain des rêves de l’enfance solitaire, Jean-Baptiste Andrea (Ma reine, NB septembre 2017) invente un magnifique personnage d’adulte hanté par un conte auquel il veut croire, et des souvenirs douloureux : un père brutal, une maman aimante et fragile, tôt disparue. Gravir le sommet de la montagne, c’est descendre au plus profond de son être, retrouver ses démons enfouis, les accepter, les libérer. Isolement et conditions extrêmes renforcent un temps la solidarité entre les trois hommes, mais l’entêtement de Stan crée des incidents qui dans ce milieu hostile virent au drame. Un très beau livre avec une couverture bleu glace, une écriture lyrique somptueuse, poétique, envoûtante. Un roman superbe que l’on repose doucement, tel un flocon. (J.G. et T.R.)