Ce que Dominique n’a pas su

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Julie d’Orsel, un personnage secondaire de Dominique, le roman d’Eugène Fromentin, écrit en 1863, conte sous la plume d’un écrivain contemporain sa propre version de la passion inassouvie que vécurent sa soeur et Dominique, les protagonistes de l’oeuvre. Elle révèle avec sincérité les tourments auxquels l’exposa l’amour secret, opiniâtre, éternel qu’elle voua au jeune homme qui jamais ne fit cas d’elle. D’un naturel rebelle et anticonformiste, elle rechercha le plaisir physique dans une liaison avec Olivier son cousin, refusa tout mariage et, pour tromper l’ennui, s’adonna clandestinement à des études de médecine. Les conventions morales et sociales de l’époque auront raison du bonheur de Dominique et des deux jeunes femmes.

L’auteure de La dormition des amants (Livre du Mois, N.B. mai 2002) et de Le passage éphémère (N.B. mars 2004) traite un thème qui lui est cher, l’amour. Revisitant l’oeuvre du XIXe siècle, elle juge au regard du XXe les codes sociaux de l’époque et écrit tantôt dans une pure langue classique, tantôt en langage moderne le roman initiatique d’une féministe avant l’heure. Un jeu littéraire charmant et talentueux, mais un peu long.