En 1889, Jakob Ackermann dĂ©barque dans le Sud-Ouest africain parmi une vingtaine de soldats allemands envoyĂ©s pour y installer une colonie de peuplement voulue par le Kaiser. Il se voit bĂątisseur et Ă©tendard de la modernitĂ©. Les circonstances l’amĂšnent Ă vivre des moments forts mais trĂšs Ă©loignĂ©s de ses rĂȘves. En 2004, un jeune mĂ©tis namibien assiste Ă une cĂ©rĂ©monie commĂ©morative du massacre de la peuplade Hereros et revoit la lignĂ©e dont il est issu : les hommes allemands et les femmes namibiennes ont Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă la violence et aux contradictions, ils ont perdu leur histoire et leurs traditions.
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 Pour son premier roman, Niels Labuzan dĂ©crit le drame de la colonisation imposĂ©e de force qui tue la mĂ©moire des peuples. Les responsables allemands ont assis leur autoritĂ© en Ă©liminant les autochtones par les mĂ©thodes les plus radicales. De nos jours, les habitants ont perdu tout repĂšre et sont privĂ©s de mĂ©moire, ballottĂ©s par des soubresauts, consĂ©quences de dĂ©cisions prises en Europe. MĂ©langeant les Ă©poques, remarquablement documentĂ© et magnifiquement Ă©crit, cet ouvrage illustre le dĂ©sarroi actuel des Namibiens, victimes d’un viol de leur personnalitĂ© et abandonnĂ©s sur les bords de l’Histoire. (J.M. et L.D.)
