Brusque Chagrin.

MEYER Philippe

Aprùs L’Avenir peut attendre (NB avril 2004), Philippe Meyer donne à son sens de l’observation la forme d’un roman.

À l’aise dans la vie malgrĂ© un souvenir d’enfance douloureux, François se bat pour obtenir l’amour d’une femme incertaine. Cette Ă©ducation sentimentale d’un trentenaire tourmentĂ©, passĂ© en douceur de mai 68 Ă  la consommation facile, s’accompagne d’un tableau sans concession des milieux parisiens et internationaux de l’administration, de l’édition et des sciences sociales. On retiendra quelques pages remarquables sur le walkman ou les voyages (professionnels) en avion.

Ce roman en forme de pastiche, au ton prĂ©cieux ou doucement ironique propre Ă  l’auteur, est truffĂ© de citations trĂšs diverses. Aussi habile Ă  dĂ©cortiquer les Ă©tats d’ñme que les travers d’une sociĂ©tĂ©, il rĂ©ussit Ă  associer l’univers vide et impersonnel d’un tableau de Hopper avec l’atmosphĂšre subtile d’un film de Truffaut. Le personnage ne s’appelle-t-il pas François ?