Bleu tatouage

Quand le cadavre de la jeune Lucie, toxicomane notoire et prostituée occasionnelle, est découvert sur un trottoir de la petite ville, n’importe quel policier autre que le commissaire Catherine Blondet aurait conclu à une mort par overdose et classé le dossier. S’appuyant sur les informations de Ben, un petit dealer, l’enquête menée par les deux adjoints du commissaire met au jour les relations troubles entre les revendeurs de drogue et leurs clients, les étudiants et les marginaux, les policiers et leurs indicateurs. La découverte de l’assassin sera aussi tardive que surprenante. Marie Causse signe ici un premier roman qui intègre tous les éléments d’un policier : une mort suspecte, crime ou suicide, le milieu de la drogue baignant dans la solitude et la violence, les petits accommodements de la police avec certains délinquants. Mais ce qui retient l’attention, c’est la finesse de l’analyse psychologique de ces jeunes dévoyés à une époque d’hyperconsommation. La facilité, la paresse ou la lâcheté entraînent les plus faibles à glisser d’une vie normale d’étudiant vers la petite criminalité, tout comme ils passent insensiblement de l’usage des drogues douces à l’abîme des drogues dures.