Bel de nuit, Gerald Nanty

QUIN Élisabeth

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À l’heure oĂč le travailleur se couche, la vie commence pour les « snobnambules ». De boĂźtes select en bordel privĂ©, Gerald Nanty les a accueillis, adulĂ©s, aimĂ©s pour quelques-uns, pendant un demi-siĂšcle. À plusieurs voix – la sienne, celles de tĂ©moins rescapĂ©s, celle d’Elisabeth Quin, journaliste romanciĂšre – les nuits mythiques sont cĂ©lĂ©brĂ©es, les noms chĂ©ris pieusement Ă©voquĂ©s dans un nuage de bulles de champagne et de paillettes, dans un festival d’anecdotes rutilantes et de mots d’esprit : Greco, Sagan, Peyrefitte, Alexis de RĂ©dĂ©, Marie-Laure de Noailles, beaucoup d’autres, plus quelques voyous pour s’encanailler dĂ©licieusement
 Les couples se nouent, se dĂ©nouent, homosexuels pour la plupart
 Parfois, les plus fragiles dĂ©sertent par le suicide cet Ă©puisant théùtre du paraĂźtre et du sexe, des Maserati s’écrasent contre les platanes. Et la cohorte se resserre, forte de sa marginalitĂ©, orgueilleuse de son exclusivitĂ©.

 

Cette incursion dans un monde rĂ©volu – triste modernité ! – fait revivre une Ă©poque et ses personnages nocturnes avec une vivacitĂ© incisive et quelques nĂ©ologismes heureux. Mais les nuits sont longues et le lecteur baille discrĂštement, confus de s’égarer dans ces existences agitĂ©es.