Beauté

SOLLERS Philippe

Avec la musique pour ancrage et Lisa pour muse musicienne, Philippe Sollers reprend, après Mouvements (NB mars 2016), le butinage désinvolte qu’il affectionne. Pindare est son hérault, Hölderlin sa référence. Ses terres sont celles d’Egide et d’Agrigente, mais c’est Bordeaux, sa terre natale, qui le retient ; Aliénor d’Aquitaine n’y est pas étrangère. Indocile à la logique, s’attachant particulièrement à la mythologie qu’il ébouriffe en la ressuscitant, Philippe Sollers requalifie les mots, juxtapose les sujets : Eros, Œdipe, Athéna et Jeanne d’Arc, la Révolution française et la radicalisation côtoient le zen bouddhiste, Hitler colorisé devenu plus pimpant ou le compositeur Webern. Dans ce récit érudit et frustrant, il arpente l’Histoire pour en tirer des anecdotes, recommande les lectures de la Bible et d’Homère. Un éloge de la Beauté qui semble vouloir mettre en évidence la pauvreté de notre culture actuelle. Le message est parfois crypté, d’un savoir complaisant, mais l’ensemble est léger et chatoyant, à l’image de ce spécialiste de la pirouette. (Maje et M.-N.P.)