Barnabé peintre d’ombres

DELERM Martine

Un bel ouvrage : jolie qualité sous les doigts et régal pour les yeux. Tout en pastel et poésie, un brin nostalgique, ce « conte initiatique » séduira à coup sûr tous ceux qui sont en âge de le comprendre. La portée symbolique et un brin philosophique du texte, les mots choisis, polis comme de beaux galets, ont mille chances d’échapper aux plus jeunes mais adolescents et adultes…

 

 

Peintre sans le sou, dans un monde de vitesse et d’efficacité, Barnabé connut un jour le pire : il n’avait plus de couleur, il ne lui restait que du noir. « Comment avec ce noir créer la vie » ? La nécessité faisant loi et la misère poussant parfois au génie, le petit peintre de la lumière trouva une solution inédite : désormais il peindrait des ombres pour garder trace du temps qui passe dans les détails les plus petits et les plus fugaces. Ce qui fut fait. Oui mais voilà, bientôt les ombres de Barnabé dérangèrent et l’affaire remonta très haut dans les arcanes du pouvoir. De son « audace », Barnabé paya le prix fort, jusqu’au jour où, dans ce monde uniformément gris, le président lui-même tomba malade, alors on réfléchit …