Avant que je me consume

HEIVOLL Gaute

Un paisible village norvégien est la cible d’un pyromane durant l’été 1978. Granges et fermes partent en fumée, laissant les habitants choqués. Qui peut leur en vouloir au point d’entraîner leur ruine et la perte de tout ce qu’ils possédaient ? Gaute est baptisé la veille du dernier incendie et grandit dans ce cadre campagnard avant d’entreprendre des études à Oslo. Trente ans après l’arrestation du criminel, hanté par les fantômes de ce drame et devenu écrivain, il revient sur les lieux et interroge les témoins encore vivants. Voilà un roman singulier dont la force et l’originalité naissent de la juxtaposition de l’enfance de l’écrivain et de celle de l’incendiaire, aux similitudes frappantes : tous deux fils uniques de parents âgés, choyés, solitaires, différents. Progressivement le ton s’intensifie au point de rendre vivant un passé réinventé et de faire partager les souffrances psychologiques et physiques de ces villageois aux vies brisées. Mais quelle est la part de la mémoire et de l’imagination, de l’étrangeté ou de la folie ? Le lecteur se perd un peu dans ce dédale de pistes.