Après la pluie

DESHPANDE Shashi

L’histoire de la narratrice, jeune femme indienne, déploie les attraits – et parfois les poncifs – du roman sentimental semé de tragédies : une enfance merveilleuse dans le chaud cocon familial, le début d’études prometteuses, puis une passion éperdue et un mariage contre le gré des parents. À partir de là, drames et difficultés s’accumulent : la pauvreté, les deuils, un ténébreux secret de naissance, le combat pour élever deux enfants, pour trouver l’indépendance et la liberté, se trouver soi-même. Heureusement le fidèle ami d’enfance, opportunément veuf, est toujours là vingt après !

 

Shashi Deshpande offre cependant davantage que cette histoire romanesque, comme elle le faisait déjà dans Question de temps (NB mai 2007). Le récit maîtrise l’alternance du journal du père mort avec les souvenirs et le présent de la narratrice. Le parcours des personnages, leur psychologie fouillée et subtile donnent à voir la société indienne actuelle, sa violence, son modernisme et le féminisme qui poursuivent leurs voies à l’intérieur de la tradition. Jiji, l’héroïne, en donne un exemple sympathique et crédible.