Après la nuit

MEUNIER Henri, GUÉRINEAU Richard

 

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Dans une petite ville d’Amérique se confrontent un shérif réputé, Jude Stanson, un jeune homme sans nom et une prostituée sans visage. L’adolescent ramène les cadavres de deux tueurs recherchés et s’inscrit à l’hôtel sous le nom d’un criminel, Jedediah Cooper, récemment tué par le shérif. Lors d’un heurt entre les deux hommes, une prostituée empêche de justesse que les armes ne parlent.

Les trois personnages principaux renvoient constamment les uns aux autres dans un jeu de miroirs déformés. La réputation, avec son côté illusoire, la transgression et le crime, la complicité et la peur, le malentendu et la solitude, la fascination de la mort, les lient passagèrement dans une atmosphère d’échec irrémédiable et de fin de partie.

 

Ce western aux accents nihilistes sait maintenir constamment la tension dramatique. Il mêle un dialogue aux répliques grossièrement brutales à des scènes érotiques et à l’évocation de la terre du Far West en teintes jaunes et brunes. Le récit est bien construit, avec un flash-back qui remet les choses en place et dissipe les quiproquos accumulés dans la première partie.  Dommage que le dialogue soit si plat et que l’ensemble n’ait pas plus de profondeur.