Anonyme

FIVET Luc

Alors que le narrateur rentre chez lui, aprĂšs sa journĂ©e de travail, un homme lui barre l’accĂšs de son domicile. Moyennant un euro, il s’efface devant le propriĂ©taire des lieux et
 lui emboĂźte le pas. Le mĂȘme jeu se reproduit au pied de l’escalier qui monte Ă  l’étage, devant la porte des toilettes etc. Comme un droit de passage. Mais chez soi ! Ce rituel absurde se dĂ©multiplie au fil des jours et devient vite trĂšs onĂ©reux
  Qui est cet homme « qui s’intronise » dans la demeure du hĂ©ros  comme dit MoliĂšre Ă  propos de Tartuffe et y contrĂŽle tout ? Un anonyme ! Un usurpateur diaboliquement rusĂ© et cynique qui prend vite la place de sa victime mollement rĂ©sistante jusqu’à lui imposer  de quitter les lieux, ruinĂ©e, condamnĂ©e Ă  la rue. Une descente aux enfers comme on en voit autour de nous, tant est prĂ©caire notre assise sociale et comme attendue la chute Ă  venir. TrĂšs noir ! Pour doper le rĂ©cit, outrances, caricature, humour ravageur accompagnent la satire d’un monde proche des univers cauchemardesques de Kafka. On se laisse prendre au rĂ©cit cocasse et caustique de la dĂ©gringolade pitoyable d’un homme ordinaire. (C.B et F.E.)