Alger la noire

ATTIA Maurice, FERRANDEZ Jacques

Alger, fin janvier 1962. Sur l’une des plages de la ville, on retrouve les cadavres nus de deux jeunes gens enlacĂ©s. Elle est europĂ©enne, lui arabe. Il est Ă©masculĂ© et son dos arbore, gravĂ©es au couteau, les trois lettres « OAS ». ExĂ©cution presque ordinaire au titre du nettoyage ethnique, comme on pourrait le penser en ces temps plus que troublĂ©s ? Ou bien l’assassinat de Mouloud et d’Estelle cache-t-il autre chose ? S’échappant de la terne routine de son commissariat de Bab El Oued, l’inspecteur Paco Martinez mĂšne l’enquĂȘte flanquĂ© de l’irascible Choukroun, le vieux flic juif qui lui sert de mentor. 

Trois ans aprĂšs les Carnets d’Orient, Jacques Ferrandez continue sa narration de l’AlgĂ©rie avec un grand polar tirĂ© du roman de Maurice Attia. Le dĂ©cor politique avec plasticages et rĂšglements de compte, OAS… s’entremĂȘle sans cesse au dĂ©cor policier avec affairisme, banditisme, moeurs dissolues, violence… 

Dans ces annĂ©es de transition, Ferrandez laisse son dessin se faire plus dur, plus direct pour un thriller digne des grandes heures du roman noir. Une belle dĂ©couverte, mĂȘme rĂ©trospective.

(MT-MS)