Alexandre Soljénitsyne

SARASKINA Lioudmila

Orphelin de père, Soljénitsyne voit le jour l’année des grandes purges de 1918. Il connaît une enfance pauvre mais féconde en réussites scolaires et universitaires. Scientifique de formation, il se sent une précoce vocation d’écrivain et, dès dix-huit ans, songe à ce qui deviendra La Roue Rouge, une grande fresque sur la révolution russe. Appelé en 1941, il est promu officier et décoré, mais une lettre imprudente, critiquant Staline, fait basculer son destin à vingt-trois ans. Huit ans de camps assortis d’un cancer, plus trois de relégation suivis d’un court dégel sous Khrouchtchev débouchent sur la publication d’Une Journée d’Ivan Denissovitch (NB juin 1963). Il reçoit le prix Nobel en 1970, mais quatre ans après est exilé pour vingt ans…

 

À écrivain monumental, biographie monumentale. Avec photos et annexes, l’auteur, une universitaire qui a bénéficié de l’aide de l’écrivain russe et de sa femme, suit chronologiquement et dans le détail tous les actes d’une vie et d’une pensée extraordinairement riches sur fond d’histoire sombre du communisme soviétique. Malgré la surabondance de matériaux et de citations, cette biographie se lit bien, tant elle fait revivre l’impressionnante personnalité de Soljénitsyne, sa force morale, son courage, son amour inconditionnel pour la Russie, à travers sa vie et son oeuvre intimement mêlées.