Ainsi vont les jours

MEMMI Georges

AprĂšs un rendez-vous manquĂ© avec sa banquiĂšre, plutĂŽt que de rentrer directement chez lui, l’homme, un Ă©crivain, se promĂšne dans les travĂ©es du marchĂ© d’une ville mĂ©diterranĂ©enne. Mais brutalement il se retrouve allongĂ© par terre, dans d’horribles souffrances. Une chute probablement causĂ©e en glissant sur un dĂ©tritus. Pour satisfaire ses fantasmes et lutter contre une longue immobilitĂ©, il organise par tĂ©lĂ©phone des rendez-vous avec la jeune femme – dĂ©jeuner au restaurant, voyage – auxquels il sait pertinemment qu’il ne se rendra pas.  Georges Memmi est conseiller d’entreprise et romancier (Un couple, NB juin 2012). Le rĂ©cit est Ă  deux voix en chapitres alternĂ©s, Moi, donc l’écrivain, et L’autre, en quelque sorte son double. L’auteur dĂ©crit le monde de l’hĂŽpital, la monotonie des journĂ©es, l’emploi du temps immuable, l’inactivitĂ© pendant toutes ces semaines, les douleurs, le dĂ©filĂ© permanent d’hommes et de femmes dans sa chambre, la description dans les moindres dĂ©tails des soins les plus pĂ©nibles, les visites des proches. Le lecteur Ă©prouve finalement le mĂȘme ennui et le mĂȘme sentiment de dĂ©prime que le personnage du roman, malgrĂ© un dĂ©nouement peu crĂ©dible et lĂ©gĂšrement optimiste. L’univers hospitalier est dĂ©peint sans la moindre concession. (B.D. et C.-M.M.)