Ainsi philosophait Amélie Nothomb

CHAILLAN Marianne

Amélie Nothomb meurt. Au paradis, on veut ranger son oeuvre dans la section philosophie. Elle conteste et intente un procès : sa place est en littérature. Avec un réel talent de conteuse, Marianne Chaillan, professeur de philosophie, s’amuse à pasticher le style très reconnaissable de l’auteure et propose une excursion philosophique dans l’oeuvre de la romancière. On retrouve l’humour et l’inventivité qui ont tant séduit ses lecteurs, sans oublier le piquant de son champagne. Derrière la légèreté pointe une étude sérieuse : les romans d’Amélie Nothomb – Le crime du comte Neville, La métaphysique des tubes, Stupeur et tremblements… – illustrent les théories de grands penseurs comme Cicéron, Sartre ou encore Hannah Arendt. On voit se dessiner, sous l’apparente facilité de lecture, les thèmes chers à la romancière comme le langage, la liberté, la nostalgie, la mort ; ces sujets correspondent parfaitement à l’apprentissage de la philosophie. Érudit, jamais pédant, tel est le manuel que nous aurions rêvé avoir en terminale.  (B.Bo. et C.-M.T.)