Agonie (La mort de Staline ; 1)

NURY Fabien, ROBIN Thierry

À Moscou, Ă  la Maison de la radio du peuple, on joue un concerto de Mozart. Au piano, l’interprĂšte prĂ©fĂ©rĂ©e de Staline, opposante dĂ©cidĂ©e au rĂ©gime. Le dictateur rĂ©clame l’enregistrement, mais il faut rejouer pour satisfaire son caprice, dans une atmosphĂšre d’angoisse et de peur. Le disque est enfin remis Ă  Staline qui fait une attaque en l’écoutant. Le sinistre BĂ©ria prend les choses en main, profite de l’agonie de son maĂźtre pour s’emparer de dossiers compromettants, retarde l’intervention mĂ©dicale et convoque les membres du ComitĂ© central. Deux clans se forment, autour de BĂ©ria et de Khrouchtchev, dans une atmosphĂšre de farce bouffonne et macabre, cependant que la vodka coule Ă  flots.

La dramaturgie thĂ©Ăątrale respecte l’unitĂ© de temps et, dans une moindre mesure, l’unitĂ© de lieu, avec quelques entorses qui permettent de prĂ©senter briĂšvement les aspects essentiels de la rĂ©alitĂ© soviĂ©tique et de la clique au pouvoir. Le scĂ©nario astucieux est centrĂ© sur l’image trĂšs forte de ce personnage fĂ©roce qui, mĂȘme paralysĂ©, terrifie encore un entourage dessinĂ© en profils menaçants et faces lugubres et fuligineuses, qui joue les pleureuses . Il prĂ©sente un raccourci inoubliable de cet univers paranoĂŻaque et on attend le second tome avec intĂ©rĂȘt.