Adieu ma France.

BIGEARD Général

Vingt ans de guerre, gĂ©nĂ©ral sorti du rang, dĂ©putĂ©, ministre, ce nonagĂ©naire fait un double bilan de sa vie et de la France, hantĂ© par « le pourrissement moral d’un pays oĂč toutes les valeurs fichent le camp. » Il Ă©grĂšne son “PanthĂ©on personnel” (Clemenceau, Foch, Joffre, Gallieni, Lyautey, PĂ©tain Ă  Verdun et, ultĂ©rieurement de Gaulle, Juin, Leclerc) et ne se reconnaĂźt plus dans les bouleversements de la sociĂ©tĂ© française depuis 1945, Ă©voquant au passage la guerre d’AlgĂ©rie et ses sĂ©quelles et, au-delĂ , « quatorze ans de Mitterrand, dix ans de Chirac ! Un quart de siĂšcle oĂč le dĂ©clin s’est emballĂ© ! » Suivent un Ă©tat des lieux de la France actuelle, le piĂšge irakien, l’islamisme menaçant, le choc des civilisations, quelques confidences, pour conclure Ă  la nĂ©cessitĂ© “de sortir la France de sa torpeur”.  Le tĂ©moignage et les jugements de ce baroudeur fougueux, plus nationaliste qu’europĂ©en, font souvent mouche. Mais ce rĂ©cit, Ă  bĂątons rompus, en style parlĂ©, eĂ»t gagnĂ© Ă  Ă©viter une critique systĂ©matique et, parfois, injuste. Demeurent un lĂ©gitime cri d’alarme et un vigoureux appel au “rĂ©armement moral”.