À même la peau

GARDNER Lisa

Shana, à l’enfance fracassée, qui souffre de troubles de la personnalité, a été condamnée à la prison à perpétuité pour meurtres. Adeline, sa cadette, atteinte d’une insensibilité à la douleur, est devenue médecin. Leur père était un prédateur qui collectionnait les lambeaux de chair de ses victimes torturées. Quarante ans plus tard, l’enquêtrice DD Warren est chargée d’élucider un premier crime, commis selon le même mode opératoire, puis un deuxième. Victime d’un accident – ou d’une agression – la policière, bien qu’handicapée, ne peut lâcher l’enquête…  

Sans détour, Lisa Gardner (Lumière noire, NB mars 2018) impose un rythme effréné d’autant plus que son héroïne, DD Warren, est en colère, animée d’un sentiment de frustration et d’impuissance. L’enquête part dans tous les sens et le suspense se maintient au fil des pages, troublant, contrariant nos émotions jusqu’au dénouement, très fort. Les relations entre les trois femmes constituent le coeur du récit : les deux soeurs à l’hérédité chargée qui cherchent à se retrouver et l’enquêtrice obsédée par la quête de la vérité. Certains détails, les scènes de meurtres, les longues descriptions des pathologies et de la douleur sont pénibles… Pourtant l’addiction est sans réserve. Un incroyable thriller psychologique sur les liens du sang, l’hérédité et le passé.   (L.C. et M.Bo.)