À la ligne : feuillets d’usine

PONTHUS Joseph

Joseph, bientôt la quarantaine, vit à Lorient avec sa femme et son chien. Travailleur social de formation, il peine à trouver un poste dans sa spécialité et vit de boulots intérimaires, dans une conserverie de poissons et crustacés, puis dans un abattoir porcin et bovin. Il enchaîne les trois-huit désocialisants dans le bruit assourdissant des machines, le froid, les déchets, le sang.

 

S’inspirant de son expérience personnelle, l’auteur de ce premier roman s’exprime sous forme de poésie libre dans le long monologue intérieur du narrateur. Phrases courtes, absence de ponctuation, jeux de mots, humour décalé, images choc, argot mélangé de références littéraires et musicales, expriment le quotidien douloureux et la résignation consciente du héros qui trouve dans l’effort physique l’oubli de ses idées noires. Joseph Ponthus réussit une chronique douce-amère des conditions de travail en usine en jouant sur le contraste entre la dureté du thème et la forme ludique du récit. Ni misérabilisme, ni apitoiement ou revendication sociale directe, mais l’évocation consolatrice de la camaraderie ouvrière. Une écriture originale qui fait naître l’émotion et la sympathie pour un personnage attachant et lucide. (L.K. et T.R.)