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Des marginaux se défoncent à l’hélicéenne, une drogue qui les rajeunit psychologiquement. On découvre du rock gravé sur des rouleaux de bois de 1813. Une femme ravissante doit sa beauté à un homme défiguré : ils échangent leurs rôles. Une communiste sexagénaire meurt et, devenue fantôme, rencontre son double bourgeois. Une famille croit à l’existence des extraterrestres, mais cesser d’y croire entraîne la mort. Pour vivre en paix les êtres humains se regroupent par affinités dans des sphères, derrière des Clôtures. Un homme ressuscite six fois ; épuisé par l’excès de mémoire, que fera-t-il de sa septième vie ? Tristan Garcia (Faber le destructeur, NB octobre 2013) associe sept étranges « romans » – le héros du dernier se révélant l’auteur des autres textes – qui intriguent, voire désorientent. Ils sont liés par des fils récurrents : le sang, symbole d’immortalité, l’incendie, symbole de mort – et si c’était l’inverse ? Le présent, déjà dessiné dans le passé, dessine l’avenir ; tout passe, tout s’inverse et tout revient… Le fantastique s’accompagne d’une peinture pessimiste de l’individu et de la société, et d’une méditation sur le temps et la mort. Ambitieux, parfois caricatural, un ouvrage atypique, savamment construit, exigeant, où l’irrationnel peut déconcerter. (V.M., M.-C.A. et C.Bl.)