1432, le Vénitien qui découvrit le baccalà

COSSI Paolo

Pris dans la tempête, Pietro Querini doit abandonner son bateau au large de l’Espagne. Après un mois de dérive, son canot, qui porte encore quelques rescapés, aborde une côte glaciale où ils campent quelques jours dans des conditions terribles. Des habitants leur réservent finalement un accueil chaleureux. Par le truchement d’un frère dominicain latiniste, le dialogue s’établit. Pendant trois mois, les naufragés apprécient la vie simple et franche de la petite ile de Røst et ses stockfish, principaux produits de l’industrie locale. Repartant pour Venise, ils se munissent d’une provision de ce poisson séché, non salé, base de la baccalà que l’on consomme depuis lors au bord de la lagune.

 

L’histoire, qu’une copieuse préface présente comme authentique, est contée à deux touristes qui s’attardent dans les ruelles et canaux et devant les célèbres monuments. En contrepoint des passages « historiques », quelques séquences de l’Odyssée viennent souligner l’horreur des périls de la mer, mis en valeur par un pinceau fluide exploitant toutes les valeurs du gris. Dans les scènes modernes, le trait se simplifie et fait droit à un léger humour. Le lecteur mis en appétit par le sujet pourra tester ses talents culinaires en parcourant le livret de recettes qui termine l’ouvrage.