[A] L’étau, de Paul Greveillac

Bien qu’ayant obtenu plusieurs prix, Paul Greveillac est peu connu du grand public. Auteur de talent, il a écrit plusieurs ouvrages dont les plus remarquables sont des romans ayant pour cadre des régimes totalitaires comme la Russie de Staline, la Chine de Mao, la Tchécoslovaquie sous Hitler ou encore la Hongrie du début du XXe siècle. C’est aussi l’occasion pour lui de parler de sujets qui lui tiennent à cœur : littérature, peinture, architecture, cinéma et politique bien évidemment…

Paul Greveillac
photo 2020 Francesca mantovani (c) Editions Gallimard

Paul Greveillac, né en 1981, romancier et nouvelliste français d’origine chinoise par son grand-père, semble injustement méconnu. Après avoir fait des études de lettres et de sciences politiques, il a vécu à Vienne, Shanghai, Dublin.

En 2014, il écrit un premier recueil de nouvelles, Les Fronts clandestins (Éditions Nicolas Eybalin). Inspirées d’histoires vraies, ces nouvelles racontent les actions des « Justes » pendant la Seconde Guerre mondiale.



En 2016, sort son premier roman : Les âmes rouges (Gallimard, collection Blanche) qui reçoit le prix Roger-Nimier ainsi que la Bourse de la Découverte de la Fondation Prince-Pierre-de-Monaco. Il avait également été remarqué par l’académie Goncourt qui l’avait fait figurer sur sa première sélection.

On y suit le parcours d’un censeur soviétique passionné de littérature et de cinéma. D’après l’auteur, « l’ambition de ce livre c’est avant tout une déclaration d’amour à ces artistes, à ces poètes, à ces cinéastes, ces romanciers qui ont voulu s’exprimer même si cela voulait signifier tomber dans la dissidence. C’est aussi une déclaration d’amour à Moscou, personnage à part entière de ce roman qui s’étend sur presque quarante ans ».


Le récit Cadence secrète. La vie invisible d’Alfred Schnittke est paru en avril 2017 (Gallimard, collection Blanche) et reçoit le prix Pelléas en avril 2018.

Cette biographie romancée du compositeur soviétique Alfred Schnittke, dont l’œuvre résonne comme une ode à la liberté de créer, est une réflexion sur les conditions de la création en régime totalitaire, sur les enjeux et les motivations complexes de toute démarche artistique.


En 2018, il publie son second roman, Maîtres et esclaves (Gallimard, collection Blanche).

Itinéraire mouvementé d’un paysan du Sichuan passionné de dessin sur les traces de son père et qui, pris dans les remous de la Révolution culturelle chinoise, devient un grand peintre de propagande. Greveillac insiste de façon éloquente sur la perversité du système : délations, autocritique, justice populaire. Il figure sur la première sélection du Prix Goncourt et également sur celle du Prix Jean-Giono, du prix Interallié et du prix des Deux magots. Il remporte le prix Jean-Giono.


Art nouveau, paraît en août 2020 (Gallimard, collection Blanche).

C’est l’histoire de la naissance de l’art nouveau hongrois à travers la vie d’un architecte fictif juif, originaire de Vienne, ayant son cabinet à Budapest. L’Autriche-Hongrie vit alors une période cauchemardesque entre nationalismes et antisémitisme. Avec ce roman, Paul Greveillac se propose aussi, selon ses propres mots, de montrer que « l’Europe d’avant la première guerre mondiale ressemble beaucoup (…) à notre époque contemporaine». Art nouveau est présélectionné pour le Prix du livre européen 2021. En septembre 2021, le roman remporte le prix du Salon du livre de Chaumont.


Son dernier roman, L’étau, paraît en mars 2022 (Gallimard, collection Blanche).

Dans les années 2000, un frère et une sœur, enfants d’un chef d’entreprise praguois d’une usine de construction automobile et aéronautique, se voient mis au ban de la société : leur père est soupçonné d’avoir collaboré avec Reinhard Heydrich et les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale en se mettant au service du IIIe Reich. Ils découvrent l’héroïsme de leur père dans sa résistance passive.


L’avis des Notes sur ses quatre principaux romans

Cliquer sur chaque titre pour ouvrir la critique complète dans un nouvel onglet

Mai 2022